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Michel Sicard a publié en 1959 les Mouchards et en 1960 la Fuite du Commandeur. Il préparait alors un troisième Signe de Piste. Il en avait déjà trouvé le titre : la Lucarne. Peut-être les éminentes fonctions qu'il occupa ensuite dans l'université, et les responsabilités qu'il exerça dans la haute administration française l'empêchèrent de poursuivre sa carrière d'auteur Signe de Piste. On le regrette : les Mouchards et la Fuite du Commandeur avaient un excellent goût de mystère et d'aventure potache dans les ressacs de l'histoire. Le style impeccable de Michel Sicard, avec un rien de retenue, correspondait bien à l'allure parfaite de ses héros : on les reconnaît entre mille dans la cohorte joyeuse des personnages du Signe de Piste au port du nœud papillon dans les plus trépidantes péripéties. Hôte de la villa Médicis à Rome, puis illustre professeur d'histoire médiévale à la faculté Paris IV, élu sous la coupole de l'Institut, directeur enfin de la Très Grande Bibliothèque de France, à Paris, Michel Sicard sera finalement plus célèbre sous son vrai nom de Jean Favier. Après une mémorable biographie de Philippe le Bel, il publie une somme sur Charlemagne (Fayard). Interrogé par le Figaro Magazine (28 août 1999), il déclare: « Je ne suis pas un biographe, mais un historien qui aime situer une époque autour d'un personnage. J'aime que mes livres soient construits autour de la chair, des os, du regard et de l'intelligence de quelqu'un auquel on pourra ainsi donner un visage. (…) Il n'y a pas d'identité sans mémoire, sinon, de quoi serait-elle faite ? »
Et enfin, cette remarque qui aurait été utile à Sven III, Prince souverain de Swedenborg et oncle d'Eric, à propos du conseiller Tadek : « Il n'y a de grands gouvernants qu'entourés de grands conseillers, et il n'y a de grands conseillers que si le prince les choisit, et s'il met en œuvre leur pensée. »
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